22 Février 2016
La version définitive du projet de loi réformant le Code du travail est terminée et elle sera présentée le 9 mars en Conseil des ministres. Il prévoit notamment le paiement des heures supplémentaires avec un taux minimum de 10% contre de 25 à 50% aujourd’hui dans la profession. La CGT estime à 1 300 euros la perte annuelle pour un routier qui travaille sur la base de 200 heures. Les syndicats des salariés du transport routier n’excluent pas des actions communes.
Le gouvernement parle de « cure d’assouplissement » qui ravit le patronat et met en colère les syndicats mais aussi les salariés. Plafonnement des indemnités prud’homales, référendums en entreprise, licenciement économique, tout y passe y compris la majoration des heures supplémentaires qui concernent de nombreux conducteurs routiers.
Ce qui existe aujourd’hui (article L3121-22 à L3121-25 du code du travail) :
Ce que prévoit le projet :
Des licenciements plus faciles
Des critères plus précis définissent le motif économique d’un licenciement: les difficultés économiques sont caractérisées « soit par une baisse des commandes ou du chiffre d’affaires pendant plusieurs trimestres consécutifs en comparaison avec la même période de l’année précédente, soit par des pertes d’exploitation pendant plusieurs mois, soit par une importante dégradation de la trésorerie, soit par tout élément de nature à justifier de ces difficultés ». S’ajoute comme critère « une réorganisation de l’entreprise nécessaire à la sauvegarde de sa compétitivité ».
Les syndicats minoritaires mieux considérés
Autre mesure qui devrait faire grincer des dents les syndicats. Un accord signé par une minorité de syndicats pourra être validé par une consultation des salariés. Un syndicat représentant au moins 30% des voix des salariés aux élections professionnelles pourra demander un vote des salariés.
L’accord sera « valide s’il est approuvé par les salariés à la majorité des suffrages exprimés ». Actuellement tout accord d’entreprise ne peut passer que si un syndicat représentant au moins 30% des voix aux élections professionnelles l’a signé, sauf si un syndicat ayant obtenu plus de 50% des suffrages décide d’utiliser son droit d’opposition.